Photo par David Travis
Table des matières
Le test A/B
Le test A/B en bref
Grâce au test A/B, vous pouvez comparer deux versions d’une même page afin de voir laquelle permet le plus efficacement au visiteur de réaliser une action ou un objectif donné. Il ne s’agit pas d’une solution complète : ce test vise simplement à peaufiner des éléments dans une page et non pas à repérer des problèmes de convivialité et à comprendre les frustrations et les souhaits de vos visiteurs.
Un exemple concret
À titre d’exemple, dans votre page d’accueil, vous avez trois nouvelles d’actualités, mais vous remarquez que personne ne clique sur les liens pour lire la suite de ces nouvelles. C’est bien dommage, car c’est la première action que vous souhaitez que les gens réalisent en visitant votre site web. Pourquoi ne cliquent-ils pas sur le liens « Lire la suite »? Est-ce parce qu’ils ne sont pas assez visibles?
Pour vérifier, vous pouvez, à l’aide d’une extension WordPress de tests A/B, créer une variante de la page d’accueil et changer le visuel des liens en y ajoutant un soulignement sous les liens. Vous pouvez ensuite présenter aléatoirement à vos visiteurs la page contrôle (la version originale) et sa variante (avec le soulignement) afin de voir laquelle mène plus de gens à cliquer les liens des nouvelles. Après 1000 visites dans la page contrôle et 1000 visites dans la page variante, vous constaterez peut-être que 5 % des gens ont cliqué sur un lien vers une nouvelle dans la page contrôle alors que 8 % l’ont fait dans la page variante. La variante est donc plus efficace pour l’atteinte de ce put précis. Toujours pas satisfaits? Vous pourriez alors tester une nouvelle variante où le titre Actualités est plus visible et vérifier l’impact de ce changement. Vous pourriez aussi faire un test en remplaçant le texte « Lire la suite » par l’impératif « Lisez la suite », et ainsi de suite.
Ce que les tests A/B permettent de tester
- des boutons
- des images
- un texte
- la présence de vidéos
- la couleur d’un élément
- la taille d’un élément
Le test d’utilisation
Le test d’utilisation en bref
Le test d’utilisation est plus poussé que le test A/B. Il dure de 30 minutes à 1 h et vise à vérifier si un site web fonctionne comme prévu. Pour y arriver, vous inviterez une personne à utiliser un site web pendant que vous l’observerez. Pendant le test, vous demanderez à la personne de penser à voix haute pour bien comprendre ses réflexions et la logique derrière ses comportements.
Les deux principales étapes du test
Le test commence généralement par une évaluation de la page d’accueil afin de vérifier si le but du site web est clair pour la personne : qui est derrière ce site, qu’est-ce qu’on peut y faire, quelles sont ses impressions générales, qu’est-ce qui attire son attention, sur quoi cliquerait-elle en premier, etc. On lui propose ensuite des tâches à accomplir dans le site web. Ces tâches sont celles que vous souhaitez que vos visiteurs réalisent facilement. Trouver votre produit le plus vendu, par exemple, faire un achat ou s’inscrire à votre infolettre. En essayant d’accomplir ces tâches, la personne exprimera ce qu’elle comprend et ne comprend pas, ce qu’elle trouve utile et moins utile, facile et moins facile, agaçant, etc.
Les erreurs à éviter
- Évitez les questions orientées qui présument de ce que l’utilisateur pense ou ressent. Il est important de demeurer le plus neutre possible. “Avez-vous trouvé cette tâche difficile?” est une question orientée, alors que “Comment avez-vous trouvez cette tâche?” est une question plus ouverte et neutre. Dans son document Things a therapist would say (PDF), Steve Krug – auteur de Don’t Make Me Think et Rocket Surgery Made Easy – donne des astuces pour demeurer neutre pendant un test.
- Évitez de réaliser un test sans préparation. Il est important de prendre le temps de rédiger un scénario qui explique qui vous êtes ainsi que l’objectif et le déroulement du test. Le scénario devrait aussi comprendre la question qui mènera les participants à commenter la page d’accueil, la liste des tâches que vous souhaitez évaluer et un paragraphe en guise de conclusion et de remerciement. Dans sa section “Téléchargements”, Steve Krug propose un scénario de base, une liste de contrôle (checklist) et un formulaire de consentement que vous pouvez télécharger et utiliser gratuitement.
- Évitez de créer un test trop long. 30 minutes à 1 h suffisent. Pour tester plus de tâches, il est préférable de préparer d’autres tests plutôt que de tenter de tout faire en un seul test.
Identifier les problèmes et les corriger
Idéalement, pendant le test, faites-vous accompagner par quelqu’un qui pourra observer et prendre des notes : combien de temps il a fallu pour effectuer chaque tâche, ce qui a dérouté le participant, etc. Bien entendu, Steve Krug donne aussi des instructions pour les observateurs (PDF). Si vous ne pouvez pas avoir d’observateur, regardez l’enregistrement du test et prenez ces notes vous-même.
Pour chaque participant, dressez la liste des trois principaux problèmes de convivialité qui sont ressortis. Il faudra ensuite décider lesquels de ces problèmes sont les plus urgents à corriger et choisir les moyens de les corriger.
Combien de tests réaliser?
Réaliser le même test auprès de trois personnes issues de votre public cible est généralement suffisant pour repérer la majorité des problèmes. Mais réaliser le test auprès d’une personne est toujours mieux que de ne pas en réaliser du tout.
À quel moment et à quelle fréquence?
Idéalement, on réalise des tests d’utilisation à différentes étapes du processus de création, y compris sur des maquettes conceptuelles et graphiques. Il est aussi préférable de continuer de réaliser des tests régulièrement une fois que le site est lancé afin de tester d’autres tâches et de vérifier l’impact de certains changements apportés au fil du temps. Vous pourriez par exemple essayer de réaliser trois tests d’utilisation par mois.
Un exemple concret
Si l’on revient à l’exemple des nouvelles dans votre page d’accueil, pendant un test d’utilisation, une personne pourrait éviter la section des nouvelles et partager son expérience comme ceci :
- J’ai vu qu’il y avait des nouvelles ici, mais je n’ai pas cliqué sur les titres car ils ne m’intéressent pas. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est…
- L’image en haut de cette nouvelle me fait penser que c’est une publicité, alors je passe à autre chose.
- Ce bouton rouge a attiré mon attention, alors je n’ai pas vu les nouvelles
- Je ne comprends pas du tout le titre de cette nouvelle, alors je passe à autre chose
Le test d’utilisation permet de savoir franchement ce que pensent vos publics. C’est donc le meilleur moyen de s’assurer qu’un site web est utile et facile à utiliser, car il vous permet de comprendre comment les gens l’utilisent.
Si le test d’utilisation est toujours un mystère pour vous, vous pouvez en voir un exemple, dirigé par Steve Krug.
Conclusion et comparaison
En somme, le test d’utilisation vérifie si un site web est utile et convivial. Il permet de repérer et de comprendre les problèmes d’utilisation dans un site web, et donne parfois même des pistes pour les corriger. Le test A/B vise plutôt à peaufiner l’efficacité d’éléments précis dans une page.
Pour conclure, voici quelques distinctions entre les deux tests :
| Test A/B | Test d’utilisation |
|---|---|
| Vise à peaufiner l’efficacité d’un élément dans une page web | Vise à vérifier si un site est utile et facile à utiliser en testant l’ensemble d’un site, une page en particulier ou une tâche précise |
| Est réalisé une fois que le site web est lancé | Peut-être réalisé tant sur des maquettes très simples que sur un site publié sur le web |
| Se fait sur une période de plusieurs jours, de façon anonyme et sans que l’utilisateur soit présent | Se fait sur une période d’environ 1 h en présence de l’utilisateur |
| Permet de mener le test auprès de milliers de visiteurs | Permet de mener le test avec une personne à la fois |
| Il n’est pas possible de poser des questions et de comprendre les raisons précises derrière un comportement | Il est possible de poser des questions et de comprendre les raisons derrière un comportement. Les informations recueillies sont plus riches. |